L’asset-manager bureaux au centre du jeu
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Le Covid 19 a été un « pavé dans la mare » éclaboussant voire submergeant les équilibres du marché des bureaux. Cette réalité replace aujourd’hui l’asset manager au centre du jeu.
Si on lui demande toujours de créer de la valeur avec une bien plus grande intégration du développement durable, les réalités du terrain le sollicitent désormais sur d’autres enjeux. Deux d’entre eux peuvent impacter les entreprises utilisatrices dans leurs usages de bureaux : l’intégration du télétravail et les difficultés financières liées à la pandémie.
En 2020/2021, l’asset-manager doit répondre aux clients sur des sujets de départ, de renégociation, de baisse de loyer, de réduction de surfaces, de sous-location en « corpoworking », de gestion d’impayés… Il se doit de faire du cas par cas, prenant en compte la réalité de chaque dossier d’utilisateur (évaluation des risques) en accord avec la ligne stratégique du propriétaire, son employeur ou son mandant.
Ce nouveau contexte déplace le centre de gravité de sa gestion d’actifs, obligeant l’asset-manager à se détacher d’Excel pour être plus proche du client final en créant une relation commerciale servicielle, forte et incarnée. Dans un contexte accru de concurrence entre les actifs-immeubles, la différence se fait certes sur les prix, mais aussi et surtout, sur la qualité de l’immeuble, des labels, des services qui lui sont associés, son adéquation aux besoins et environnement de chaque preneur à bail… Toujours chef d’orchestre, il lui faut désormais être polyvalent, s’immerger quelque peu dans le métier de chaque client utilisateur pour aborder l’actif bureau dans ses nouvelles dimensions. Son rôle se rapproche de celui d’un chef de produit, chargé de trouver le bon mix dans l’offre pour répondre à la demande « du consommateur », en l’occurrence l’entreprise utilisatrice, dans son marché et ses spécificités, revenue en position de force, à la recherche d’une réponse adaptée aux nouveaux usages accélérés par la pandémie et à l’évolution de ses pratiques. Ainsi, pour innover afin de se différencier, pour assurer le remplissage locatif de leurs immeubles, les équipes d’asset management ont sans doute besoin d’intégrer des sensibilités, des profils forts différents (de culture commerciale, marketing, produits et services). Mais pour l’asset-manager bureau, comme du commerce d’ailleurs, la recette du « bon produit » reste encore incertaine car en cours d’invention. Mais il doit y participer et la période qui vient est stimulante, « Work in Progress ».