Bonne année et « Retour vers 2023… »
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2022, année paradoxale : forte reprise générant des pénuries d’après Covid-19, crise climatique et développement durable, guerre en Ukraine, crise de l’énergie et déstabilisation des économies mondialisées… L’année s’est terminée beaucoup moins bien qu’elle n’avait commencé : décompression des taux de rendement et baisse des valorisations participant au gel des investissements, promoteurs et entreprises coincés entre le ZAN, des conditions de financement durcies, des prix de production en forte hausse encore accentuée par la RE2020, le malthusianisme foncier des Maires qui cèdent à leurs administrés refusant d’avoir de nouveaux voisins, un marché de la rénovation énergétique porteur mais freiné par les contraintes de coût et de décisions de copropriétés par ailleurs mises à rude épreuve avec l’augmentation vertigineuse des charges… Autant de freins, malgré une pénurie de logements qui s’accroît dramatiquement, tant du fait d’un marché bloqué du logement neuf, que d’un parc locatif qui va se voir soustraire les logements classés G puis F…
Et tout cela sur un fond d’inquiétude de la guerre à nos portes. Bref, l’année 2022 ne se termine pas bien… … Et pourtant, l’année 2023 ne commence pas si mal ! La vitalité semble reprendre en ce mois de janvier, nos clients de la construction nous demandent des directeurs techniques, de projets AMO, des managers de sociétés d’ingénierie, de services et travaux liés à la transition énergétique. La promotion et le « retail » recherchent toujours des directeurs du développement. Les institutionnels recherchent des fund-managers et assetmanagers… Si ce n’est qu’on peut craindre une grande volatilité en ces temps incertains, le trimestre démarre plutôt mieux que ce qu’on pensait.
La valorisation des patrimoines va primer sur l’investissement en termes de besoins de professionnels experts et managers. Les problématiques de restructuration de friches pour en faire des fonciers constructibles vont sans doute privilégier les promoteurs dotés de fonds propres importants, plus à même de prendre des risques avec des investisseurs partenaires « value add », et de subventionner les surcoûts de transformation de friches par les marges confortables d’autres opérations. Les professionnels de la technique/construction seront demandés à tous les niveaux (recherche et développement de nouveaux matériaux, optimisation des prix, conceptions techniques innovantes et mise en œuvre bas-carbone, économie circulaire). Enfin, à n’en pas douter, les jeux olympiques de 2024 vont encore accentuer les besoins de professionnels de la construction, générant probablement une pénurie que l’on commence à voir apparaître. Faudra-t-il aller chercher des ingénieurs introuvables chez les industriels ?
Laurent Derote