Covid-19 et innovation de l’habitat

Le « stop-and-go » de ces derniers mois, amène les entreprises à se mettre « en mode survie » ce qui ne les incite pas à investir et laisse pétrifiés les opérateurs du tertiaire.

Rien de tel pour le résidentiel ! L’innovation était engagée, la pandémie l’accélère, les opérateurs ont un enjeu : répondre aux besoins d’une demande non satisfaite. Le développement durable est devenu incontournable : pression de la puissance publique et sensibilité croissante de l’opinion et des acquéreurs. Ainsi, selon une étude Deloitte réalisée pour la FPI, la conscience environnementale et l’ouverture aux autres sont devenues deux valeurs-clés de la génération des 20-30 ans. Inimaginable il y a 10 ans ! La construction en a la plus grande part :  innovation en matière de matériaux et de mise en œuvre, BIM généralisé d’amont en aval, production d’énergie, géothermie, économie circulaire, espaces extérieurs…Mais aussi les usages avec à la domotique de consommation.

Le logement connecté et les services viennent en seconde position. Wi-Fi et fibre performants, digitalisation accrue, « L’habitat 2.0 » est gage de confort dans l’offre des promoteurs, avec les application smartphone et le pilotage à distance.

Le coliving fait une percée ; il restera toutefois marginal si l’on en juge par l’opinion de l’écrasante majorité des 20-30 ans qui n’est pas prête à partager les espaces privés. Restent les services : stationnement, salle de sport, bibliothèque partagée, espaces verts, aménagement et accès aux toitures…Encore faut-il les rentabiliser. La flexibilité, l’évolutivité des logements (facilité de redistribution de l’espace par déplacement automatisé de cloison) est certainement une évolution potentiellement recherchée sous réserve qu’elle ne soit pas hors de prix. Elle va jusqu’au logement 100% modulable.

N’omettons pas l’amont, la configuration en ligne de l’agencement du logement avec visualisation instantanée en 3D, la co-conception par l’intermédiaire d’ateliers de discussions et d’un questionnaire en ligne auprès des acquéreurs…Difficile à généraliser cependant !

Enfin le démembrement pourrait bien continuer à se développer, particulièrement en zone métropolitaine, même si 75% de la génération des 20-30 ans restent attachés à la propriété classique.

Au-delà de l’habitat, l’innovation dans la ville, la « smart-city » est d’actualité. Mais c’est une autre affaire, avec ses propres contradictions : une ville très dense pour être durable…Quand trop de densité est rejetée par la population.