Emploi des cadres : cap sur le développement !
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L’horizon se dégage en cette rentrée même si de nouvelles menaces pointent à l’horizon. Les intentions de recrutement sont en hausse côté entreprises qui sortent du brouillard et anticipent leur niveau d’activité, et ceci dans tous les secteurs. Côté cadres, le changement d’entreprise est désormais perçu comme une opportunité plutôt qu’un risque, tout particulièrement chez les moins de 35 ans.
En matière d’immobilier et de construction, nous constatons une très forte poussée des recrutements à fin septembre. L’industrie immobilière étoffe ses équipes, particulièrement dans la promotion immobilière et l’investissement. Ainsi toute la chaîne est concernée, du très amont avec de nouvelles fonctions, au très aval, éclairée par de nouveaux thèmes : valorisation, transformation, construction bois et développement durable, urbanisme, aménagement, opérations multi-produits et grands projets, mais aussi contrôle de gestion, conformité, exigences croissantes en matière de formation, parité femmes / hommes, poussant plus particulièrement les grandes entreprises à « rechercher des manageuses ».
Chez DVA nous avons retrouvé le niveau d’activité des meilleures années : 87 missions signées à fin septembre, soit le même nombre qu’à fin septembre 2018, année qui s’était soldée par 121 missions signées.
La promotion immobilière « crève les plafonds » sur l’ensemble du cycle de production.
La promotion est toujours notre premier client avec près de 50% de nos missions. Pour la moitié des postes, il s’est agi de directeurs et responsables du développement, dont des directeurs en charge des relations avec les collectivités territoriales ex-attachés parlementaires passés par la direction de cabinet d’élus, à l’écoute des besoins des collectivités, en amont des directions du développement. Si les développeurs « diffus » sont toujours demandés, la recherche s’ouvre naturellement sur des profils moins agressifs, « territoriaux », logement social, aménagement public, ayant de réelles dispositions pour échanger de façon constructive avec les élus et les services urbanisme…Les managers du développement doivent être rompus aux réponses à concours, appels à projet, dotés d’une vision globale aménagement-opération multi-produits intégrant la valorisation et le recyclage des espaces déjà urbanisés, et d’un carnet d’adresses étoffé auprès d’élus, ou ayant le potentiel pour le constituer.
Après les développeurs viennent les directeurs et responsables de programmes, qui, de fait, s’orientent de plus en plus vers la réalisation. La tendance actuelle est de leur donner l’entière responsabilité de la technique / construction jusqu’à la réception et l’année de parfait achèvement.
Les fonctions corporate – administration, finance, gestion, juridique, RH, et la fonction contrôle et conformité dans les grands groupes de promotion – ont été demandées, montrant les préoccupations des promoteurs en matière de contrôle, de règlementation dans un monde complexe, de contrôle de gestion et d’optimisation financière et de trésorerie, de RH aussi avec les évolutions issues de la pandémie s’ajoutant aux difficultés de recrutement et à une bonne gestion des talents pour fidéliser les équipes. Nous constatons d’ailleurs une forte montée des exigences en matière de niveau de formation chez les promoteurs, comme d’ailleurs dans tous les métiers. Les fonctions corporate ont représenté plus de 14% de nos missions.
Les patrons de centre de profit et les directions générales viennent ensuite, moins nombreuses qu’en 2020, mais d’un niveau élevé et d’une dimension managériale incontestable.
Les régions ont représenté 17% de nos recrutements dans la promotion, moins que l’année dernière. Bien qu’elles soient toujours très actives, la très forte poussée des recrutements de professionnels de la promotion cette année a plus particulièrement concerné l’Ile-de-France.
Les responsables et directeurs techniques – travaux « ferment la marche ».
Le « retail » reste très résilient
Dépassant les investisseurs cette année en nombre de mission chez DVA, les opérateurs de l’immobilier du commerce et de la distribution, enseignes dynamiques aux nouveaux concepts, opérateurs de la restauration, coopératives de la distribution, foncières et prestataires spécialisés, représentent plus de 20% des missions signées sur ces neuf premiers mois, là encore en premier lieu dans les fonctions d’expansion et de développement : plus de 60% dont près de 40% en région. Les postes techniques-projets viennent ensuite, puis la recherche d’investissement au sein de foncières privées spécialisées en région, enfin, la gestion locative d’espaces commerciaux.
Les investisseurs institutionnels privilégient le « value added », la logistique et les parcs d’activité
Représentant 16% de nos missions, ils ont majoritairement recherché, selon nos propres analyses (plus du tiers), des responsables, directeurs de projets et « technical asset-managers », puis des analystes investissement et asset-managers ainsi qu’un directeur d’activité « Light Industrial » chez des investisseurs internationaux. Les SGP restent présentes, à un moindre stade qu’en 2020, avec notamment des fund managers, DAF et directeur comptabilité. Nous avons eu connaissance de réflexion en matière de recrutement pour l’investissement résidentiel mais les sociétés concernées s’interrogent encore sur les organisations à constituer, les effectifs et profils à rechercher.
Des acteurs de la construction toujours très actifs
Nous sommes notamment en charge d’un « mana¬ging director France » pour un leader international du management de projets, clé-en-main, MOD/AMO et nous avons apporté à notre partenaire britannique le même poste en Grande-Bretagne. Nous sommes aussi missionnés par des sociétés d’audit de performance énergétique et de transition environnementale pour des postes de directeur du développement immobilier tertiaire, manager études de prix ou encore chef de projet audits techniques. Dans le bâtiment nous recherchons un directeur commercial pour un leader de la profession auprès duquel nous sommes très actifs. Enfin nous participons à la réflexion sur l’organisation humaine d’un cabinet d’architecte en forte évolution pour lequel nous avons déjà travaillé en 2020.
Des notaires toujours recherchés, les services et le logement social encore très prudents
Nous avions fait ce constat l’année dernière : un marché des notaires particulièrement actif, l’émergence d’une nouvelle génération trentenaire plus « business » et conseil, enfin, une forte accélération de leur mobilité. Cette tendance s’est clairement poursuivie en 2021.
Les métiers des services immobiliers en rapport avec le tertiaire restent très prudentes. Nous avons notamment travaillé pour la recherche d’un manager transaction / investissement pôle immobilier tertiaire au sein d’une société régionale de transaction et de services immobiliers.
Enfin, nous sommes mandatés par un important opérateur du logement social, pour la recherche d’un directeur de programmes et d’un poste de développement confirmé.
Le développement et le management de projets unanimement recherchés, devant les fonctions corporate
Globalement, tous opérateurs confondus, le développement représente près de 40% du total, le management de projets, près de 30%, les fonctions siège,15%. Le solde est constitué de postes d’investissement et de gestion de biens, de fonctions commerciales et études de prix en bâtiment et ingénierie, de commercialisation, enfin, de direction générale et de centre de profit.
Sans prétendre être représentatifs de l’ensemble des recrutements immobiliers et construction – DVA n’est pas missionné pour des postes de début de carrière ou pour des cadres confirmés dans des secteurs qui n’ont pas coutume de confier des missions de « chasse » – ces tendances nous semblent caractériser les grandes orientations actuelles, nées de la pandémie ou accélérées par elle : (1) un fort rattrapage d’activité dans les métiers du management de projet au sens global du terme, (2) une évolution du commerce autour de nouveaux concepts et du développement des services, intégrant la poussée inexorable du commerce en ligne (d’ailleurs corrélée au fort développement de la logistique, opérateurs et investisseurs), autour du développement de chaînes de restauration qui se sont concentrées ces dernières années et de groupes de distribution coopératif qui se portent bien, (3) des institutionnels ayant beaucoup de difficultés à remplacer le bureau et le commerce, privilégiant le « value added » pour certains d’entre eux, la logistique bien sûr, mais souvent chez les spécialistes, s’intéressant au résidentiel tout en ayant du mal à s’y adapter en dehors des nouvelles SGP nées du logement social et intermédiaire et des partenariats, s’intéressant aussi à ce qui était autrefois « alternatif » : santé, résidences services, « carrier hotels », parcs d’activité, produits RSE….(4) la croissance des services en rapport avec le développement durable contrastant avec l’attentisme de ceux qui sont liés à l’immobilier tertiaire. Si de gros besoins doivent nécessairement apparaître sur toute la chaîne du tertiaire – on ne parle que du « bureau de demain » – les opérateurs restent majoritairement en phase d’observation pour mesurer les effets de la pandémie et de ses résultantes.
Sophie Vatté-Refes et Laurent Derote