ISR/ESG-RSE – créateur de valeur et d’emploi

L’investissement ISR, les critères ESG ainsi que les politiques RSE sont devenus essentiels post-Covid 19. Leur mise en place est désormais une priorité stratégique des entreprises dans un contexte économique et écologique profondément mutant. Elles deviennent une « ligne de business » à part entière.

Le déploiement de ces stratégies intégrant la décarbonation, la sobriété énergétique, l’innovation, le traitement des datas, le recyclage, nécessite de lourds investissements. Les propriétaires ont besoin de recourir aux financements bancaires et fonds de dette. Ils ont aussi besoin d’un cadre normatif réaliste pour acheter, transformer, valoriser afin de louer et vendre. Or, la hausse historique des taux ainsi que le resserrement des conditions d’octroi limitent les LTV pour financer une acquisition, un développement ou même des capex pour les maîtres d’ouvrage, promoteurs, investisseurs et utilisateurs qui manquent d’equity, surtout si les actifs ne sont pas aux standards ESG/RSE. Ces critères deviennent quasiment aussi importants que la commercialité et la localisation. Certains actifs en seront exclus et des arbitrages plus ou moins forcés se mettent en place mais à un repricing insuffisant par rapport au niveau du marché actuel et ses baisses de valeurs.

 Les utilisateurs ayant une vraie politique RSE sont sélectifs et acceptent de payer un loyer plus élevé pour un immeuble labellisé. Ces corrections vont créer une plus grande disparité selon la classe, la localisation et la qualité des actifs. Les métiers de la transformation énergétique sont très demandés par les acteurs de l’immobilier notamment dans l’ingénierie et le conseil AMO. Les profils recherchés sont de formation technique, ingénieur, issus des métiers de l’environnement, de la dépollution, du traitement des déchets sol et eau, du QHSE/HSE, éventuellement du corps d’état CVC, de la maintenance voire du secteur industrie/chimie car la construction manque d’experts et de managers.

Pour les postes RSE-ISR/ESG les profils sont très différents. Ils nécessitent des compétences financières s’ajoutant à celles des enjeux environnementaux, sociaux, de gouvernance (ESG) et techniques.

Les managers concernés sont impliqués dans la stratégie de l’entreprise et siègent souvent au Comex ; leurs équipes et prestataires sont d’origines diverses, issus de la finance, du développement durable, de la technique construction, de l’IT, du traitement des données, du juridique, des RH, de la certification. Parfois ils viennent d’ONG… Profils hybrides donc, mais avec une dominante finance et un dénominateur commun – le développement durable. La filière recèle de réelles opportunités d’embauche mais elle manque encore de formations adaptées et elle doit continuer à se professionnaliser et se structurer pour jouer pleinement son rôle central.

Caroline Schütz-Ferreira